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Prévenir l'épuisement professionnel en apprenant à mieux se connaître

Catherine Boulé est responsable du recrutement pour l'étude menée par le Groupe de recherche sur l'épuisement professionnel.
Catherine Boulé est responsable du recrutement pour l'étude menée par le Groupe de recherche sur l'épuisement professionnel.
Photo : Michel Caron

6 mars 2008

Vous vous sentez épuisé? Vous manquez de motivation au travail? Vos tâches vous semblent de plus en plus lourdes? Vous pourriez peut-être participer à une étude menée par le Groupe de recherche sur l'épuisement professionnel (GREP) au Département de psychologie de l'Université de Sherbrooke.

La professeure Marie Papineau et son équipe cherchent à valider un programme de prévention de l'épuisement professionnel basé sur l'autoformation. Après avoir passé des tests pour évaluer leur condition, les participantes et participants à l'étude doivent lire de l'information et compléter des exercices regroupés en trois modules. Conçus par des étudiants et des étudiantes au doctorat en psychologie supervisés par Marie Papineau, ces modules abordent chacun une thématique : l'exténuation, le désengagement au travail et la gestion du stress.

Les gens sont ensuite invités à lire et à compléter trois autres modules selon les facteurs personnels et organisationnels pouvant les mener à l'épuisement. Le GREP a ciblé six facteurs individuels : la tendance à s'inquiéter, l'estime de soi, la pression de performance, le perfectionnisme, l'affirmation de soi et la tolérance à l'incertitude. Les six facteurs organisationnels concernent les valeurs, l'esprit de communauté, les récompenses, la charge de travail, l'équité et le contrôle.

«Les exercices vont faire ressortir les problèmes et les forces; ce sur quoi miser pour aller mieux, pour prévenir l'épuisement», mentionne Catherine Boulé, responsable du recrutement pour l'étude. «La personne repart outillée. Ce sont des apprentissages qui vont lui rester.»

Une problématique coûteuse

Étudiante au doctorat en psychologie clinique, Catherine Boulé s'intéresse à l'épuisement professionnel, car dans la pratique, une grande partie de la clientèle vient consulter pour cette raison. L'épuisement professionnel coûte d'ailleurs très cher aux employeurs. Chaque année au Canada, 10 à 15 milliards de dollars seraient dépensés pour des absences reliées à des troubles psychologiques. Et cela, sans calculer les coûts engendrés par la détérioration du travail. Pourtant, la jeune femme fait remarquer qu'il n'est pas évident de recruter des participants à l'étude : «Souvent les gens sont déjà en épuisement professionnel. Ils attendent d'être au bout du rouleau pour consulter.»

Parfois confondu avec la dépression, l'épuisement professionnel concerne spécifiquement le travail. «La personne qui en souffre sent une baisse de motivation, une fatigue et un découragement liés à la sphère du travail. Dans le cas de la dépression, ce sont toutes les sphères qui sont altérées», précise Catherine Boulé.

Les gens intéressés à participer à l'étude du GREP doivent être âgés de 18 ans ou plus, travailler au moins 30 heures par semaine, présenter certains signes d'épuisement, ou se sentir à risque d'épuisement, et ne pas être en processus thérapeutique. Remplir les modules prend environ une heure par semaine. «Ça permet vraiment d'apprendre à mieux se connaître», observe Catherine Boulé.

Renseignements : 819-821-8000 poste 62226

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